Le syndicalisme martiniquais face à la corruption

Lundi, 24 Août, 2020 - 09:47
Passe-droits, filon, arrangement entre amis (es), facilitations, quel que soit le nom qu'on lui donne la corruption fait partie intégrante du "mal martiniquais".
En Afrique, que certains (es) vénèrent tant depuis quelque temps, elle règne en maître et est l'une des principales causes, sinon la principale, du désastre dans lequel vivent la plupart des pays qui la composent. Frantz Fanon l'avait prévu et dénoncé dans Les damnés de la terre (1961). Il avait pointé du doigt ces prétendues élites, formatées par l'Occident, qui ne tarderaient pas à piller leurs propres peuples tout comme l'avait fait avant eux l'ancien colonisateur blanc.
En Martinique, elle règne à tous les étages de la société et les grands scandales qui ont connu une médiatisation importante tels que ceux du CREDIT MARTINIQUAIS, du CEREGMIA ou de la SODEM ne sont que la partie émergée de l'iceberg. Chacun aura noté que nos syndicats sont rarement en pointe dans le combat contre la corruption, pour ne pas dire presque jamais. S'agissant de la SODEM, des riverains de condition très modeste du quartier Sainte-Thérèse ont été délogés pour faire passer le TCSP et n'ont jamais été indemnisés. Où est passé l'argent passé prévu à cet effet ? Qui l'a empoché ? Pourquoi n'ont-ils jamais été inquiétés par la justice ? Ces questions n'ont jamais empêché aucun syndicat martiniquais de vaquer à ses occupations de défense des "travailleurs" (en effet, un médecin qui enchaîne 15 malades par jour pour la ridicule somme de 20 euros la visite n'est pas "un travailleur", n'est-ce pas ? Ni non plus un enseignant qui se farcit six heures par jour des enfants dont il semblerait qu'ils n'aient jamais reçu la moindre éducation).
Quant au scandale du CEREGMIA qui a privé l'Université des Antilles de 12 millions d'euros et donc les 4.500 étudiants du campus de Schoelcher parmi lesquels presqu'aucun n'est fils ou fille de bourgeois, on n'a jamais entendu nos chers syndicats. Pourtant cet argent aurait servi à améliorer les conditions de travail (achat d'ordinateurs etc.) de ces rejetons de "la classe ouvrière". Et comme pour le scandale du CREDIT MARTINIQUAIS : pourquoi les responsables de cette volatilisation financière ne sont-ils toujours pas condamnés ? Sur d'autres scandales comme celui d'ODYSSI, silence-radio également de nos syndicats ! Comme pour celui de la CFTU qu'un commentateur politique avait pourtant dénoncé sur ZOUK-TV en affirmant que l'argent pompé sur cette société de transports servait à financer un certain parti politique.
Par contre, quand un "travailleur" est pris la main dans le sac et est convaincu de corruption, qu'il est mis à pied par le conseil de discipline de l'établissement ou l'entreprise où il/elle est employé (e), alors là, nos chers syndicats sont vent debout ! Grève immédiate, blocage, tracts, interventions vengeresses dans les médias et tutti quanti.
Ca augure bien des choses dans une future Martinique souveraine...