Quantcast
Channel: Montray Kréyol - Ti kourilet - Billet du jour
Viewing all articles
Browse latest Browse all 1423

Les élus martiniquais (de tous bords) n'ont jamais fait de l'université un enjeu politique

$
0
0

Les élus martiniquais (de tous bords) n'ont jamais fait de l'université un enjeu politique

Les élus martiniquais (de tous bords) n'ont jamais fait de l'université un enjeu politique

   Il convient d'aller au fond des choses et de rappeler un certain nombre de faits depuis qu'il y a un peu plus de trente ans, l'UAG (Université des Antilles et de la Guyane) a vu le jour avant d'être scindée en deux. Alignons les faits, rien que les faits toujours les faits et cela sur la base d'un constat irréfutable : les élus politiques martiniquais (de tous bords) n'ont jamais fait de l'université un enjeu politique contrairement à leurs alter ego guyanais et guadeloupéens. Cela a même frisé l'indifférence par moments ! 

Voici les faits :

 

   __Acte 1 : les Sciences se trouvaient à la Martinique et les Lettres et le Droit en Guadeloupe au moment de la création de l'Université. Mais au bout de quelques années, Lucette MICHEAUX-CHEVRY et d'autres élus guadeloupéens exigent que l'on procède à un échange, cela à partir d'un motif fallacieux, sinon farfelu : la Guadeloupe était moins développée que la Martinique et les Sciences lui permettraient de rattraper ledit retard. On ne sait pas de quel développement il s'agissait. Si la Dame de fer de l'île-aux-belles-eaux avait voulu dire que la Martinique comptait davantage de Békés, oui, mais une classe ploutocratique n'a jamais fait le développement d'un pays que l'on sache. Elle se contente de s'enrichir, c'est tout. Bref : l'échange se fait. La Martinique accueille les Lettres/Sciences humaines et conserve le Droit tandis que la Guadeloupe accueille les Science exactes et naturelles. Les élus martiniquais ne bronchent pas. Ils ne pipent mot ni ne protestent.

 

   __Acte 2 : re-belote ! La même MICHEAUX-CHEVRY soutient la création d'une Faculté de Droit et d'Economie sur le campus de Fouillole en violation de la règle du non-doublonnage des filières qui veut lorsqu'une filière existe sur un pôle, il est inutile et dispendieux de la recréer à l'identique sur l'autre pôle. D'autant que l'aéroport du Lamentin est à 35 minutes de celui du Raizet, pas à 3h ! Les élus politiques martiniquais ne bronchent pas. Ils ne pipent mot ni ne protestent.

 

   __Acte 3 : délaissée pendant presque trois décennies par les Pôle Guadeloupe et Martinique (aucun conseil d'administration ne s'était jamais tenu sur le Pôle Guyane avant l'élection de Corinne MENCE-CASTER !!!), le Pôle Guyane réclame son indépendance laquelle est actée par un vote du Conseil d'administration bien avant l'élection de MENCE-CASTER. La date du divorce à l'amiable : 2020. Mais la situation s'aggrave brusquement et Christiane TAUBIRA, ministre de la Justice, en vacances à Cayenne pour une petite semaine, annonce la création d'une université de Guyane. Sans concertation avec les instances de l'UAG lesquelles apprendront la nouvelle par la radio !!! Les élus politiques martiniquais ne bronchent pas. Ils ne pipent mot ni ne protestent.

 

   __Acte 4 : entre temps, avec l'appui de Victorin LUREL, un deuxième campus était en train de se monter en Guadeloupe, à Basse-Terre cette fois, au lieu-dit Camp Jacob. Campus de Lettres et Sciences humaines qui, une nouvelle fois, viole la règle du non doublonnage des filières. Ce campus s'agrandit au fil du temps jusqu'à fournir aujourd'hui presque les mêmes filières que la Faculté des Lettres et Sciences humaines du campus de Schoelcher (Martinique). Les élus politiques martiniquais ne bronchent pas. Ils ne pipent mot ni ne protestent.

 

   __Acte 5 : la Guadeloupe finit par disposer d'une université presque complète au bout de trois décennies alors que la Martinique, qui a toujours respecté le non-doublonnage des filières, se retrouve avec une antenne de Sciences aux moyens dérisoires tant au plan des postes d'enseignants et d'administratifs qu'à celui des finances. Résultat : il n'y a presque plus d'étudiants guadeloupéens sur le campus de Schoelcher alors que 50% des étudiants de STAPS (Etudes sportives) à Fouillole sont des Martiniquais et 30% des étudiants des filières de sciences exactes et naturelles. A ce compte-là, oui, la Guadeloupe a plus d'étudiants que le Pôle Martinique. En effet ! Les élus politiques martiniquais ne bronchent toujours pas. Ils ne pipent mot ni ne protestent.

 

   La conclusion de tout cela est claire et nous l'avons déjà énoncée plus haut : les élus politiques martiniquais (de tous bords) n'ont jamais fait de l'université un enjeu politique. JAMAIS ! Ils ont été les seuls des trois territoires français d'Amérique à avoir toujours respecté l'autonomie universitaire. Donc venir leur rappeler aujourd'hui, comme l'a fait récemment la gouvernance de l'UA, que les universités sont autonomes, prête à sourire.  Les élus politiques martiniquais (de tous bords) ne se sont mobilisés pour la première fois sur la question de l'université qu'en cette année...2018 soit plus de trente ans après la création de l'établissement.

   Et ils l'ont fait parce que la gouvernance a dépassé les bornes. Elle en assumera donc toutes les conséquences.

   Dlo dépasé farin, come on dit en créole


Viewing all articles
Browse latest Browse all 1423

Trending Articles