Pourquoi la Martinique ne sera jamais indépendante

Parce que l'idée d'indépendance a toujours été accaparée par l'extrême-gauche qui en réalité ne veut surtout pas de...l'indépendance. Ce qu'elle veut, surtout les trotskystes, c'est défendre ce qu'elle appelle "les droits des travailleurs", ce qui, en contexte colonialo-français, revient à défendre toutes sortes d'allocations (y compris "braguette") et même les 40% de sursalaire des fonctionnaires puisque ces derniers sont des...travailleurs aussi, n'est-ce pas ? La pseudo-révolution de Février 2009 en a été la preuve par neuf. Ca braillait dans les rues "Péyi-a sé ta nou ! Bétjé déwò !", mais dans le même temps, ça réclamait 200 euros d'augmentation de salaire et la baisse des prix des produits dits de "première nécessité"à ces mêmes...Békés !!!
Cherchez l'erreur !
Or, un indépendantiste, un vrai, devrait tenir le discours de vérité suivant aux Martiniquais : "l'indépendance, à son début, sera un moment difficile à passer, il faudra changer radicalement notre mode de vie, nous priver de certaines choses auxquelles nous avons toujours été habitués, mettre fin au gaspillage et à la gabegie, revoir complètement notre modèle de développement pour sortir de l'économie de comptoir, mais petit à petit, grâce à notre courage, à notre abnégation, à l'intelligence de notre peuple, nous réussirons ce que Barbade, l'île Maurice ou les Seychelles ont su faire."
Qui tient pareil discours ? PERSONNE !
L'indépendantiste nationaliste dira : "Votez pour moi !". L'indépendantiste marxisto-trotskyste : "Luttons pour défendre les droits des travailleurs et les avantages acquis !". Dans les deux cas, on est loin de l'indépendance, à des années-lumière même et quand on voit les trotskards critiquer les nationalistes à cause de leur alliance avec la Droite, c'en est à mourir de rire. Aucun des deux, nationaliste ou trotskyste, ne fait le moindre effort pour entamer le moindre début de commencement de rupture avec le système colonial franco-européen qui, lentement mais sûrement, est en train de phagocyter la Martinique.
Car le problème est là et il est d'une simplicité aveuglante : 400.000 habitants vont fatalement disparaître dans 67 millions de Français et 350 millions d'Européens. Ils vont s'y diluer si nos indépendantistes nationalistes se contentent de gérer les institutions locales et si nos indépendantistes marxisto-trotskystes se contentent de défendre "les droits des travailleurs". Nou ké fini pa disparet !
Alors que faire, pour paraphraser Lénine ?
Une des réponses possibles : mettre sur pied un parti indépendantiste qui n'aurait comme seul et unique objectif que...l'indépendance. Droite, gauche, an mitan, on s'en fout ! Békés, Nègres, Mulâtres, Chabins, Indiens, Chinois, Syriens, on s'en fout ! Travailleurs ou patrons, on s'en fout ! Un objectif et un seul : sortir du carcan franco-européen et le plus vite que possible. Evidemment, pour y parvenir, il faut certes que nos nationalistes cessent de s'avachir dans la gestion des institutions, que nos marxisto-trotskystes arrêtent de nous bassiner avec leur "lè-pep", mais aussi et surtout qu'une fraction intelligente de la Droite et des Békés finisse par comprendre que la situation actuelle ne peut plus durer. Certains à Droite et certains Békés disent, clament même, leur amour pour la Martinique. On veut bien les croire. Mais sont-ils conscients que ce pays qu'ils aiment tant risque de disparaître, d'être avalé dans un grand migan franco-européen ?
Oui, nous allons disparaître en tant que peuple !
Si nous continuons sur le chemin que nous empruntons actuellement...
P.S. Au fait, durant toute l'année 2016, Barbade a organisé des manifestations pour fêter le 50è anniversaire de son indépendance. Oui, le 50è ! La petite Barbade trois fois plus petite que la Martinique. Or, on n'a vu aucun indépendantiste nationaliste ni aucune indépendantiste marxisto-trotskyste participer à aucune de ces manifestations !!! Voir comment fonctionne un pays et une population de tailles à peu près comparables aux nôtres ne les intéresse pas. Normal : ils n'ont aucune intention de sortir du système franco-européen...