Celles qui dénonçaient la violence sexiste des banlieues...

Si l'affaire n'était pas si grave, il eut fallu en sourire, voire en rire aux éclats. Il s'agit, bien sûr, du déferlement de révélations faites par des femmes politiques et des femmes journalistes à propos de paroles ou de comportement sexistes de nombre d'hommes politiques français. A entendre celles-ci, l'homo politicus gaulois serait non seulement un expert en...gauloiseries, mais souvent un harceleur en puissance (genre Tron ou Baupin), voire un prédateur (genre DSK). Et ça, ajoutent-elles d'un seul élan, tout le monde le sait depuis des lustres (sans doute depuis Vercingétorix), sauf qu'une chape de plomb (on aurait pu dire une omertà, mais faut pas que les Corses emmerdent le peuple non plus avec leur obsession de co-officialité de leur patois avec la langue de Molière) pèse sur le monde politico-médiatique hexagonal.
Bref, tout le monde sait qui harcèle qui, mais tout le monde garde la bouche cousue.
Ah ouais, sans blagues ? Vous avez la mémoire courte, mesdames. Auriez-vous subitement oublié vos dénonciations régulières et puissamment médiatisées de ce que vous appelez "la violence sexiste des banlieues" ? Là, y'a pas d'omerta qui vaille ! Et va-y que je te dénonce le Rebeu en capuche, qui tient le mur de son immeuble du matin a soir, en train d'attendre le client pour le "shit" qu'il deale au lieu d'aller bosser comme n'importe quel citoyen normal de la République Une et Indivisible, et qui terrorise en plus ses sœurs, ses cousines et ses petites amies. Pauvres créatures à qui ce radicalisé en puissance interdit de marcher seules dans la rue, qu'il n'hésite pas à insulter, voire à frapper en cas de rébellion. Et vas-y que je te dénonce le Renoi en Lacoste dernier cri, qui en boite de nuit, oblige celles qu'il appelle pourtant sans arrêt ses "sœurs" alors qu'elles n'ont aucun lien de parenté avec lui, à vendre leurs charmes et qui avec le blé récolté s'achète des caisses hors de prix, saufs pour les footeux du Real Madrid. Ou alors si le Renoi est un vieux bonhomme en boubou, quoiqu'éboueur ou ouvrier usé par les ans, il se permet d' entretenir une famille polygame (Chirac en avait trouvé une avec 25 enfants, selon ses dires) aux frais de la Sécu, la mettant encore plus en déficit qu'elle ne l'est déjà.
Ah, ces Rebeus et ces Renois de banlieues, quels fieffés machos et harceleurs sexuels !
Heureusement qu'en-dehors de ces "territoires perdus de la République" que sont les banlieues (c'est juste des "colonies intérieures à la Métropole", bande d'hypocrites !), il y a le vrai peuple français, millénaire et civilisé, respectueux des lois, des arts et des lettres (et accessoirement des fesses de sa gent féminine). N'est-ce pas Nadine Morano ? N'est-ce pas Elisabeth Badinter ? N'est-ce pas Elisabeth Lévy ? Malheureusement pour vous, toutes les Elisabeth ne sont pas des reines et heureusement pour vous que l'expression "roi des con" ne se conjugue pratiquement jamais au féminin.
Alors donc, subitement, on en vient à apprendre par vos bouches et par vos plumes, chères dames, que des messieurs en costume-cravate, passés par Sciences Po, l'ENA ou Polytechnique, des messieurs catholiques ou hébraïques qui communient le dimanche ou en tout cas assistent aux enterrements religieux des gens importants comme eux, qui célèbrent à chaque détour de phrase "la civilisation judéo-chrétienne", que ces dignes personnages, membres de l'élite de la Nation, font claquer les slips des journalistes venus les interviewer ou envoient des textos cochons, limite Marquis de Sade à des consoeurs politiques quant ils ne coincent pas ces représentantes du sexe dit faible dans leur bureau. Allons donc, où va la "doulce France" de Du Bellay et de Ronsard ? De "Mignonne, allons voir si la rose", on passe, si l'on comprend bien, à "Bonarde, allons voir si mon dard". Hum !...
Pas très reluisant tout ça. L'élite qui se comporte comme des "Indigènes de la République".
Sauf que le Rebeu ou le Renoi qui n'est pas né avec une cuiller d'argent à la bouche, qui est allé dans des écoles pourries, qui a subi des insultes lorsqu'il a osé sortir du territoire où il est assigné à résidence (à vie, semble-t-il), qui n'avait pas de livres à la maison laquelle maison n'était qu'un appart cradingue, mal chauffé et peu spacieux, qui n'a eu que le rap et le foot comme possibilités de s'échapper du ghetto, sauf que ce bonhomme-là, on peut, sans aucunement nier son machisme, lui trouver quelques circonstances atténuantes.
Alors que le "mâle blanc dominant", lui, il n'en a aucune !
Donc, ayez, mesdames, l'honnêteté, la simple honnêteté, de reconnaître que vos dénonciations à cors et à cris de la "violence sexiste des banlieues", ce n'était juste que du racisme.
Oui, simplement, banalement du racisme...