Maire et président d'agglomération, directeur de parc naturel, professeur d'université de classe exceptionnelle : 8.000 euros par mois !

Non, vous ne rêvez pas, c'est bien 8.000 euros et non 800 !
Dans des affaires qui ont défrayé la chronique ces derniers temps, on a d'abord eu affaire à un directeur de parc naturel qui refusait d'appliquer les décisions prises par la collectivité dont dépend cet organisme et qui s'opposait régulièrement à l'élu présidant ledit organisme. Tout en pleurant misère lorsque son entêtement lui a valu d'être viré.
Ayant poursuivi l'élu devant le Tribunal administratif, il a fort heureusement perdu. Nos chers médias, qui avaient procédé à un véritable bashing contre cet élu durant plus d'un mois et demi, n'en ont évidemment pipé mot. Mais monsieur le directeur a été recasé ailleurs pour un salaire équivvalent !
Un peu avant cela, et durant quatre longues années, on a vu un professeur d'université "de classe exceptionnelle" (le plus haut échelon du système universitaire français) se débattre dans une sombre affaire de détournements de fonds européens en bande organisée, ce qui lui a valu d'être révoqué de la fonction publique (et interdit d'enseignement dans le privé) ainsi que ses deux adjoints. Le grand public doit savoir qu'il y a deux façons de monter en grade au sein de l'université : soit on présente ses travaux au CNU (Conseil National des Universités) qui les examine et juge en toute impartialité de vous attribuer ou non une promotion ; soit on se tourne vers le conseil d'administration de sa propre université où l'on a forcément des amis bienveillants. Devinez quelle option ont toujours choisi nos révoqués ! Toujours est-il, que mis à part Martinique 1è, nos médias n'ont guère communiqué sur ce scandale, sauf pour prendre sournoisement parti pour ses protagonistes comme ce fut le cas d'une certaine radio qui prétend "être la vie".
Maintenant, on a affaire à un maire qui est aussi président d'une communauté d'agglomération et qui est traîné à la barre du tribunal correctionnel pour une sombre affaire de laverie-automatique qui a obtenu à la fois une subvention de l'ex-Conseil général à l'époque où il était lui-même conseiller général et une défiscalisation sur le matériel de l'entreprise, tout cela confondu faisant un total de 70.000 euros sr un projet chiffré au départ à...100.000 euros. Evidemment sa photo ne figurera jamais en Une de notre quotidien local, Une réservée aux voleurs de mobylette !
PROBLEME : ces messieurs (directeur de parc naturel, professeur d'université, maire-président d'agglomération et bien d'autres haut placés) savent-ils que près de 60% des Martiniquais vient avec 600 à 700 euros par mois ?
Savent-ils que leur salaire est 10 fois plus élevé que celui du Martiniquais moyen ? Mais même en supposant qu'ils ne le sachent pas (après, tout aucun d'eux ne sort de Polytechnique ou de l'ENA), comme a dit le procureur de la République mercredi passé lors du procès du maire-président d'agglo, "vous n'êtes pas dans le besoin !". En effet, comment pourrait-on l'être quand on touche 8.000 euros par mois ? Donc si ces personnes ne sont pas dans le besoin pourquoi cherchent-elles à toujours en avoir davantage ?
Réponse (seule réponse possible) : ce sont comme dit cruellement la langue créole des "Neg ki wè lajan ta". Le français peine à traduire cette image qui littéralement signifie "Des gens qui ont eu accès tardivement à l'argent". Autrement dit des "parvenus"ou des "arrivistes". Malheureusement aucune de ces expression n'a la force, la puissance même, de l'expression créole. On aura alors compris que la lutte pour une Martinique plus juste ne passe pas seulement par une lutte contre les féodaux Békés mais aussi et tout autant contre les, hélas, nombreux "Neg ki wè lajan ta"...