Fabrice Dunon, le candidat de "Lespri Gran Sanblé"

A un peu moins d'une semaine du premier tour des élections législatives, la messe est loin d'être dite contrairement à certains qui s'imaginent qu'il suffit de rameuter une centaine de véhicules et de sillonner les routes de sa circonscription pour donner l'impression d'avoir une armada derrière soi. 71% des Martiniquais possèdent une voiture selon l'INSEE et n'importe quel candidat peut solliciter parents, amis et alliés pour se donner en spectacle et faire un show de grosses cylindrées. Cela ne revient qu'à augmenter la pollution dans une île où MADININAIR multiplie les alertes rouges depuis un certain temps et montre à quel point les préoccupations écologiques sont présentes chez ceux qui se livrent à ce genre de pitreries. Bref...
En tout cas, n'importe quel observateur un tant soit peu avisé peut jauger les candidats et candidates afin de savoir s'ils sont des gens compétents ou des bluffeurs, des personnes sincèrement dévouées à la cause martiniquaise ou de simples opportunistes, des blablateurs ou des hommes et femmes qui connaissent leurs dossiers. Pas besoin d'être agrégé ou docteur ès-ceci ou cela pour le savoir ! TI SONSON est parfaitement capable de cet exercice. Sauf que malheureusement, mille considérations peu rationnelles entre en ligne de compte lorsqu'il pénètre dans l'isoloir. Chose qui explique qu'à travers l'histoire, on a maints exemples de peuples qui ont fait élire des fous ou des dictateurs. Bref...
Si l'on prend la circonscription du Centre de la Martinique, par exemple, il apparaît clair, évident même, que l'avenir se trouve dans la candidature de Fabrice DUNON et pas dans celle de vieux chevaux de retour comme Josette MANIN ou Philippe EDMOND-MARIETTE que certains sondages (mais chacun sait ce qu'ils valent lorsqu'ils sont concoctés sous les cocotiers !) donnent gagnants au soir du deuxième tour. S'agissant de la première, Josette MANIN, candidate de BATIR LE PAYS MARTINIQUE, on ne peut pas dire que son passage à la tête de l'ex-Conseil régional ait laissé un souvenir impérissable ni une empreinte indélébile dans nos mémoires. Les livres d'histoire lui accorderont sans doute deux lignes pour souligner qu'elle fut la première Martiniquaise à occuper un tel poste, mais sans plus.
Quant au second, Philippe-Edmond MARIETTE, véritable girouette dont le cœur a balancé toutes ces dernières années et continue de balancer entre BATIR, le PPM et le MIM, il s'est discrédité en multipliant les conférences de presse visant à dédouaner les mafieux qui ont détourné 14 millions d'euros à l'Université des Antilles : "Il n'y a pas d'affaire CEREGMIA !", clamait-il avec cet autre avocat qui se vante publiquement de "monter sur le ventre" des femmes. Car s'il est tout à fait normal qu'un avocat défende son client à la barre du tribunal avec la plus farouche énergie, ledit client fut-il un voyou ou un criminel, il n'est, par contre, pas très éthique d'aller se répandre dans les médias pour clamer l'innocence de celui-ci avant finalement de le lâcher en rase campagne (quel courage !), quand il était devenu évident que ledit client n'avait plus aucune chance d'échapper à de lourdes sanctions. Sinon, s'agissant du passage de PEM à l'Assemblée nationale en remplacement de Pierre SAMOT qui avait été invalidé, il n'est même pas sûr que les livres d'histoire lui accordent une demi-ligne.
Quant aux autres candidats de cette circonscription du Centre, il n'y a pas grand-chose à en dire, hormis que Chantal MAIGNAN a réussi à obtenir l'investiture d'En Marche, le parti nouvellement créé par Emmanuel MACRON et que sur son affiche électorale, elle figure à côté de ce dernier, son suppléant étant juste un nom, peu visible au demeurant. Tour de prestidigitation dont est coutumière notre universitaire, au demeurant personnage intelligent et sympathique, qui, en dehors de son fief du Vert-Pré, a peu de chances de convaincre les électeurs, la vague macroniste ayant submergé l'Hexagone mais pas la Martinique. Sinon que dire de la sémillante Karine MOUSSEAU, en charge du tourisme au conseil exécutif de la CTM ? Filloniste de la première heure, elle a assisté au naufrage de l'homme aux costumes à 6.500 euros pièce et à l'implosion de la Droite française. Toutes choses qui intéressent fort peu le citoyen de Morne Acajou, de Pelletier, de Glotin ou encore de Pointe Savane. On voit donc mal comment elle pourrait rassembler des voix lui permettant d'accéder au second tour. Enfin, quant aux autres candidats sur cette circonscription, ils ne sont quasiment connus que dans leurs seules communes et eux aussi, auront du mal.
Bref, reste Fabrice DUNON, quadragénaire déterminé, brillant, sérieux, qui, en outre, a le soutien sans faille du président de la CTM, Alfred MARIE-JEANNE et de l'ancien conseiller général de BATIR, Alfred SINOSA. Sans même parler du soutien du PALIMA, du CNCP, du PCM et de MARTINIQUE-ECOLOGIE. L'esprit Gran Sanblé lui permettra-t-il de triompher le 17 juin prochain ? C'est là tout le mal qu'on peut lui souhaiter. Pour lui et pour la Martinique...